lundi 26 juin 2017

Vieilles Peaux !







Lorsque l'on présente des photographies de leur trisaïeule a des enfants, cette découverte s'accompagne parfois de cris d'effroi... Que porte l’arrière-grand-mère autour du cou ou jeté sur l'épaule ? Une peau de renard, toute entière avec la tête, les pattes et la queue !









Dès la pré-histoire, les fourrures animales furent utilisées par l'homme pour se tenir chaud que ce soit portées en vêtement, utilisées pour le couchage ou encore pour l’isolation de l'habitat notamment des sols. 

Si le traitement des peaux se faisait jadis au niveau local, souvent même au sein du foyer et de façon artisanale, la révolution industrielle du XIXème vint modifier la pratique. L'ouverture d'importantes manufactures aux abords des grandes villes augmenta la production et suscita une demande croissante de matière première. On vit alors apparaître le marchand de peaux de lapins : jusqu'au milieu du XXème siècle celui-ci parcourra la campagne, de fermes en fermes, pour acheter aux particuliers les peaux de lapins (ou de tout autre animal a poil !) que chacun stockait dans un coin de grange en attendant son passage.

Les marchands de Peaux de Lapins
Les marchands de Peaux de Lapins
Entre les deux guerres, il était même possible d'envoyer par la poste les fourrures que l'on avait récoltées. Dans les journaux, des réclames incitaient la population des campagnes a expédier dans les manufactures parisiennes les peaux des animaux d’élevage comme les lapins, mais aussi les peaux des animaux sauvages tués lors de la chasse : renards, putois, blaireaux, martres, fouines, loutres, belettes, hermines et même écureuils et taupes ! Plus étonnant encore : on chassait également le chat sauvage (animal aujourd'hui disparu de nos campagnes) et son cousin, deux à trois fois plus petit, le chat domestique ! 

S'il était possible d'envoyer par la poste sa production de peau, les réclames des journaux précisaient cependant : « N’expédiez pas de bêtes en chair. Vous risqueriez que la peau pourrisse en route ». 









Chaque peau avait son prix : de 400 Fr pour une peau de martre à 1,80 Fr pour une peau de taupe.

Face à ces écarts de prix certains fourreurs se faisaient fort d’apprêter la peau de lapin de telle sorte qu'elle passait aisément pour de la peau de loutre !








Lorsqu'elles n’étaient pas utilisées directement sous forme de fourrures, les peaux de lapins étaient parfois transformées d'une façon toute spécifique : le poil était coupé pour permettre la fabrication de chapeau en feutre, tandis que le cuir servait à la fabrication de colle, de gélatine et d'engrais ! A elle seule cette utilisation nécessitait 80 millions de peaux de lapins par an !!







Ainsi jusqu'à la seconde guerre, le commerce et l'industrie de la fourrure fleurissaient et pas une élégante ne serait sortie de chez elle sans son écharpe, son étole ou son manchon en fourrure. Cette mode bien confortable l’hiver, laissait place, les beaux jours venus, à une solution moins chaude et tout aussi décorative : le port de l'animal dans son entier négligemment jeté sur l’épaule...


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